7
qui a beaucoup bénéficié du contact avec d’autres disciplines, après avoir montré
comment les modèles d’interprétation et les approches traditionnelles n’étaient
plus appropriés pour comprendre les configurations des systèmes économiques,
institutionnels et sociaux renouvelés des dernières années, en considérant que les
déterminants et les effets des phénomènes innovants et des nouvelles
technologies ont comporté des changements profonds pour les entreprises qui ont
bouleversé complètement dans beaucoup de cas la façon de percevoir leur réalité
et leur domaine compétitif.
L’évolution de certains vecteurs a tracé un revirement des plans
traditionnels d’organisation et des nouvelles stratégies des entreprises. Parmi les
vecteurs qui méritent une considération appropriée, il y a :
1. la dynamique technologique et l’affirmation de l’économie digitale ;
2. les évolutions de la demande ;
3. les politiques de libéralisation et de déréglementation ;
4. l’accroissement généralisé de la pression compétitive.
En partant de l’analyse de l’évolution de la réalité et grâce au processus
habituel de fécondation et de stimulation mutuelle entre considération théorique
et observation empirique, on peut comprendre comment on a élaboré et adopté de
plusieurs parties des nouvelles méthodes et des nouvelles approches qui
permettent d’étudier et de saisir pleinement des opportunités en tant que résultat
des nouvelles technologies et du changement en acte dans une économie de plus
en plus interconnectée et convergente et caractérisée par la nuance graduelle de la
distinction entre les biens et les services, entre les acheteurs et les vendeurs et
entre le capital matériel et immatériel (Valdani, Ancarani, Castaldo, 2001).
8
Méthodologie de recherche
Le but de cette étude est d’analyser les caractéristiques et les changements
de l’industrie cinématographique des dernières années à la lumière de
l’introduction des technologies digitales.
À ce propos, la recherche a été effectuée selon une méthodologie mixte en
suivant trois approches différentes : théorique, en développant les aspects
généraux sur le thème de l’innovation et des entreprises culturelles ; spécialisée
de secteur, à travers l’analyse des dynamiques compétitives et innovantes du
monde du cinéma, avec le support de revues spécialisées de secteur, dont Cine
Notes e Millecanali, Il giornale dello spettacolo, Borsa film et des sites Internet
spécialisés ; de recherche sur le champ, grâce à la comparaison et aux
nombreuses rencontres avec les plus grands experts italiens du monde du cinéma
et des technologies digitales, avec les premières entreprises spécialisées dans la
nouvelle technologie, avec les promoteurs de l’innovation dans notre pays et
dans le monde qui ont fourni le matériel de consultation et ont contribué à la
réalisation de cette étude avec leurs expériences et impressions.
Les congrès internationaux se sont révélés très importants, notamment celui
qui s’est tenu lors du Napoli Film Festival le 26 juin.
Le “Digital Cinematography Forum” a été le point de rencontre avec des
grands personnages et des grandes entreprises du cinéma italien et mondial. La
rencontre avec Vittorio Storaro (AIC, ASC, Italy) expert de célébrité universelle
et avec: Angelo D’Alessio (SMPTE, ITA), Laurin Herr (Pacific Interface, USA),
Howard Lukk (DCI, USA), Michael Karagosian (KMP , USA), Charles Swartz
(ETC, USA), Xavier Verians (Octalis, Belgium), René Villeneuve (VMT,
Canada), Walter Vacchino (ANEC, Italy), Laura Fumagalli (Arcadia, Italy),
Philip Lelyveld (Disney, USA), Roberto Girometti (AIC), Bartolomeo Corsini
(CSC), Vittorio Baroncini (ITU), Silvio Borri (Elsacom), ont été les moments les
plus intéressants et utiles pour cette étude.
9
Structure de l’étude
L’analyse a été subdivisée en quatre chapitres. Dans le premier chapitre, on
a donné un tableau synthétique général sur les caractéristiques principales du
système cinématographique moderne. En particulier, on a centré l’attention sur la
filière cinématographique, en analysant le rôle des players, leurs choix structurels
et le type de relations avec leur domaine compétitif. Dans le deuxième chapitre,
on a déplacé l’attention sur les développements du système cinématographique
grâce aux nombreuses interviews et rencontres avec les experts plus influents du
cinéma digital mondial, en analysant plusieurs définitions du phénomène
“Cinéma digital” en choisissant la plus appropriée pour un développement
économique attentif sur la situation actuelle du secteur cinématographique avec
ses acteurs et leurs relations. Le chapitre se conclut par une étude intéressante sur
les nouveaux interlocuteurs et sur les nouvelles relations qui pourraient
s’instaurer une fois que le changement s’est affirmé. Dans le troisième chapitre,
en effectuant une réflexion particulière sur les dynamiques innovantes et sur les
nouvelles stratégies qui sont liées à l’adoption des technologies digitales, on va
analyser les nouvelles opportunités, comme la publicité digitale en salle et
l’ouverture aux nouveaux contenus, mais surtout l’état actuel de diffusion en
Italie et dans le monde du cinéma digital.
Le cas Microcinema S.p.a., traité dans le quatrième chapitre, est l’épreuve,
du point de vue réelle, de comment les opportunités crées avec l’avènement de la
digitalisation puissent donner une nouvelle vie même à des réalités obligées à
vivre éloignées des grandes majors cinématographiques, mais dont le rôle revêt
une importance sociale, culturelle et économique fondamentale.
L’étude est accompagnée d’expériences sur le champ recueillies dans les
mois de décembre 2003 à octobre 2004. Ce contact particulier avec des
organisations du monde du cinéma a permis la réalisation d’une étude d’actualité
particulière, mais surtout très proche aux dynamiques réelles du secteur.
10
I. Le cinéma aujourd’hui
“Heureusement, le cinéma est en train
de se transformer. Toutes les fois que
le cinéma est changé, du
muet au sonore ou du noir et blanc
à la couleur ou maintenant avec
des nouveaux langages, chaque fois
il a respiré et est reparti pour
des itinéraires imprévisibles”
3
.
1. Le cinéma
Plus de cent années sont passées des premières projections des frères
Lumières et jusqu’aux premiers spectacles cette grande invention suscita chez les
spectateurs l’émotion de ceux qui assistent à un nouveau événement tout à fait
nouveau et surprenant, à mi-parcours entre la merveille technique et la magie.
Aujourd’hui, le cinéma est devenu une composante essentielle et
quotidienne de la vie, et des millions de personnes se pressent chaque jour devant
les écrans des salles cinématographiques ; on vit dans un flot inépuisable
d’images qui attestent les problèmes et les événements de notre temps ou invitent
au passe-temps. Autrefois, la communication entre les hommes était
essentiellement centrée sur le parlé et sur l’écrit. Avec l’avènement de la
photographie et du cinéma, on a ouvert le nouveau canal de l’image le long
duquel école une quantité d’informations et de culture qui sont pratiquement à
disposition de tout le monde.
Le cinéma, en particulier, exerce sur le public une suggestion spéciale pour
l’illusion de réalité qui le caractérise, une vraie “fabrique de rêves”. En lisant un
roman, on voit bien la présence de l’écrivain, qui a construit et raconté une
histoire en se servant des mots ; par contre, dans le cinéma, la présence du
mouvement et du sonore (aujourd’hui de plus en plus réaliste et bouleversant)
3
Bernardo Bertolucci interviewé par Fabio Bonvicini (2003).
11
crée l’impression qu’on ne se trouve pas devant une fiction mais qu’elle soit
directement transférée sur l’écran grâce à l’œuvre cinématographique.
Le film est un type d’expérience pluri-sensorielle dont les composantes
essentielles de l’écriture, à savoir les éléments qui entrent à en constituer
l’ensemble sont :
composante visuelle : le cinéma est fait essentiellement d’images.
composante verbale : elle peut être présente comme sous-titre écrit,
comme il arrivait dans les premiers films muets, ou comme parlé.
événement ou intrigue : les événements qui sont racontés.
personnages : les protagonistes des événements racontés.
composante sonore : musiques (bandes sonores) et effets sonores.
Toutefois, le premier de ces éléments se démontre fondamental et il est
celui qu’il faut plus soigner pendant le processus de tournage jusqu’à la
projection en salle. On peut y avoir, et il y a eu surtout dans le passé, des films
sans sonore et sans mots (muets), sans personnages et sans intrigue (comme
certains documentaires). Ce qui caractérise le cinéma est surtout la visibilité, à
savoir la présence d’images, le dynamisme ou mouvement de ces images, la
variété de champ par laquelle la réalité peut être reprise.
Une autre distinction à l’intérieur du secteur du spectacle est celle relative
au moment de la production de l’œuvre. Dans le cinéma, contrairement à celles
qui sont définies performing arts, il n’y a pas la simultanéité entre la production
et la distribution.
Mais le cinéma est surtout une entreprise, et dans ce secteur, comme dans
beaucoup d’autres qui entrent dans le domaine de la “production culturelle”,
deux exigences différentes trouvent nécessité de synthèse : d’un côté celles de
l’industrie, avec son besoin de mesurabilité, de standardisation et de
planification ; de l’autre, celles du monde de l’art qui est fait de créativité,
d’imprévisibilité et d’individualité (Salvemini, Soda, 2001) ; une vie en commun
qui demande plusieurs méthodes de gestion et d’organisation.