Cultivons la ville. Les différents objectifs de l’agriculture urbaine à l’Havane et à Paris.

Dans le paragraphe précédent nous avons vu que les deux premières révolutions agricoles étaient fondées sur la mécanisation et la technicisation du système de production agricole, en suivant la théorie fordiste. L’objectif de cette théorie était d'accroître la productivité et la production de l'entreprise grâce à plusieurs principes : la division du travail en une division verticale (séparation entre conception et réalisation) et en une division horizontale (parcellisation des tâches). L'apparition de chaînes de production et la standardisation permettant de produire en grandes séries. L’application de ce modèle industriel au secteur agricole est généralement appelé « Révolution Verte ».
La « Révolution Verte » a été un modèle de production industrielle développé d’abord dans les Pays Occidentaux puis exporté dans les Pays en développement vers les années 1960. L’objectif est la maximisation de la production agricole pour l’exportation de ces productions à l’étranger. Pour obtenir le meilleur rendement de la terre, l’utilisation d’une série de 15
produits chimiques et industriels est nécessaire. Les pays tendront à se spécialiser dans très peu de productions agricoles pour obtenir un plus grand avantage dans la vente de ces produits. Généralement ces productions n’ont pas une valeur nutritive particulière (on pense à la canne à sucre à Cuba), et les cultures de subsistance avec une valeur calorifique et nutritive élevées sont exclues de la production parce qu’elles ne sont pas particulièrement rentables. Paradoxalement pour les Etats, il sera plus rentable d’acheter les aliments de base de l’étranger, avec le profit tiré de la vente des productions locales. Le scénario qui se présente normalement dans un pays qui applique la « Révolution Verte » est caractérisé par la présence de grands plantations de monocultures, comme les produits tropicaux (canne à sucre, bananes, fleurs ou fruits secs), le riz, le soja, le maïs, le blé ou le coton. Toutes les cultures qui ne sont pas particulièrement rentables sont supprimées, malgré leur importance dans la chaîne alimentaire. On pense aux légumes de base, aux produits maraîchers et aux autres céréales qui généralement ne se vendent pas. Au problème de la réduction de la biodiversité l’agriculture industrialisée ajoute d’autres complications environnementales. L’utilisation de pesticides et fertilisants rend les espèces cultivées plus vulnérables aux attaches parasitaires. En plus ces produits provoquent la stérilité des terrains en peu de temps par rapport au taux naturel de détérioration biologique de la fertilité.