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I
Introduction
« Si l’esprit humain ne se complaisait encore dans de vives et brillantes
chimères, quand il a touché à nu toutes les repoussantes réalités du monde
vrai, cette époque de désabusement serait en proie au plus violent désespoir,
et la société offrirait la révélation effrayante d’un besoin unanime de
dissolution et de suicide ».
Charles Nodier, Du fantastique en littérature, « Revue de Paris », 1830.
Ouvrant sur l’univers vague de l’âme humaine avec ses chimères et ses
hantises et concédant à ses lecteurs de s’affranchir, le temps d’une lecture, de
la platitude de leur vie ordinaire éprouvant le frisson bouleversant d’une
expérience-limite, le fantastique a excité, dès sa naissance, un attrait
indéniable, non seulement sur le public mais aussi sur ses commentateurs qui
en ont fourni, avec le temps, une synthèse complète.
À plus d‘un siècle de la parution du texte de Nodier, Du fantastique en
littérature, premier essai de théorisation du genre, il ne reste apparemment
rien à ajouter sur l’écriture fantastique, qui a suscité lors de son foisonnement
au XIXe siècle de grands engouements comme de sévères attaques. Le
domaine du fantastique a été largement sondé depuis lors par les différents
secteurs de la critique, surtout à partir des années soixante-dix. Si l’intérêt
pour le genre est demeuré constamment vif, les critiques ont presque toujours
limité, néanmoins, l’étendue de leurs examens aux œuvres des Grands
Maîtres, n’accordant à la foule des auteurs qu’on appelle mineurs, dans le
meilleur de cas, qu’un simple rappel rapide.
Les œuvres de ces fantastiqueurs désavoués, auxquels on devrait plutôt
reconnaître, malgré leur caractère parfois outré, le mérite d’avoir mis en valeur
le genre fantastique en France, ont été ainsi destinées à un oubli profond à
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II
l’ombre des Grands Génies. Leur redécouverte a dû attendre l’arrivée d’un
lecteur plus curieux que les autres qui, ne se contentant de suivre les modes, a
pour la première fois fait lumière sur leurs pages. C’est Pierre Georges Castex
dans sa thèse sur Le conte fantastique en France de Nodier à Maupassant, qui
le premier a porté un regard clairvoyant sur la production inégale de cette
foule de petits conteurs, qui ont fait la gloire du conte fantastique au XIXe
siècle. En discernant à l’intérieur de la vague hétéroclite des contes qui ont
rempli les pages des revues du temps des textes qui recelaient de l’ingéniosité
et de la profondeur, le critique a réhabilité ainsi après une longue période de
négligence le nom de leurs auteurs frayant la voie pour la redécouverte de leur
vie et de leurs œuvres.
Tentés par la nouveauté de la matière et par l’envoûtant aspect de cette
littérature de l’imaginaire, nous avons destiné le présent ouvrage à la remise à
jour de l’œuvre de Samuel Henry Berthoud, l’un de ces “enfants perdus du
romantisme”1 auxquels la postérité n’a réservé qu’un long et immérité oubli.
C’est à Castex, en fait, que l’on doit le premier aperçu sur la production
fantastique de cet auteur, qui a été depuis envisagée seulement par Max Milner
dans sa profonde analyse sur la représentation du Diable dans la littérature
française.2
Né à l’aube du siècle, Samuel-Henry Berthoud vécut pleinement son
temps. Les principales étapes de sa vie incarnent, en effet, les phases diverses
qui ont marqué l’activité artistique au XIXe siècle. On relève ainsi tout au long
de sa carrière les quatre stades suivants: l’originaire incompréhension de la
1
Titre d’un article d’Henri Landarchet, sur les Petits romantiques, publié en 1905. Cité par
Landrin, Jacques: Les «Petits Romantiques», écrivains mineurs, « Vives Lettres » 5, 1998,
pp. 61-101.
2
Milner, Max, Le Diable dans la littérature française. De Cazotte à Baudelaire (1772-
1861). Paris, Librairie José Corti, 1960, 2 vols.
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III
société et l’isolement de l’artiste romantique tourmenté par le ‘déchirement
intérieur’, qui en suit ; l‘engagement futur au service de la collectivité; le
délaissement des rêveries romantiques, enfin, et le progressif rapprochement
de la réalité, par lequel l’artiste se transforme en confiant vulgarisateur du
progrès scientifique.
La personnalité artistique de Berthoud présente, en plus, des traits
typiques de l’homme du XIXe siècle. La passion pour l’histoire, par exemple,
promue à science juste en cette période et le fidèle attachement à l’héritage des
traditions et des légendes de son pays, répondant au penchant romantique du
retour aux sources. Sa carrière de journaliste, enfin, lui permit la réalisation
d’une œuvre toujours en accord avec les expressions artistiques du temps.
L’œuvre de l’Auteur n’est pas réductible, de toute façon, à un simple
produit de son siècle. Il y a, en fait, dans ses écrits quelque chose qui relève
d’un autre âge, d’un temps révolu et naïf que la société n’a pas encore modifié.
On devine, dans les pages de ses textes, la quête d’une pureté idéale. Cette
attitude singulière en désaccord apparemment avec l’expérience d’un
journaliste qui avait lutté pour remporter le succès sur les revues de la capitale,
est probablement due à ses origines flamandes. La presque totalité de son
œuvre est dominée par cette tendance: elle marque, en effet, la production
fantastique, objet de notre examen; ses nombreux romans sur la vie de
province et jusqu’à ses œuvres de vulgarisation scientifique, où le goût des
sciences est toujours offert au public «sur les ailes de l’imagination et de la
poésie».3 Soulignant cet aspect particulier du caractère artistique de l’Auteur,
Madeleine Fargeaud le décrit, ainsi: «Naïf et patriarcal comme un enfant de la
3
Figuier, Louis, préface a Berthoud, Samuel-Henry, Petites Chroniques de la science, Paris,
Garnier, 1872. Cité par Fargeaud, Madeleine, Dans le sillage des grands Romantiques:
Berthoud, «L’Année balzacienne», Paris, Garnier Frères, 1962. p. 242.
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IV
Flandre du Moyen Age, il traversa le dix-neuvième siècle comme les pèlerins de
jadis traversaient le monde ».4
Le penchant particulier de Berthoud pour le récit des légendes et des
visions fantastiques peut être considéré, enfin, comme un élément en accord
avec la sensibilité romantique qui a dominé une très grande partie du siècle.
La présente étude, après avoir reconstruit le profil de l’Auteur en
présentant les aspects les plus saillants de sa vie et ses rapports avec les grands
interprètes du Romantisme, vise à encadrer une partie considérable de l’œuvre
de ce Petit romantique à l’intérieur de la vogue du Fantastique. On se propose
en même temps d’éclairer, par l’analyse narratologique d’un choix
représentatif de ses nouvelles, dans quelle mesure ses créations sont
redevables d’influences extérieures et quels sont les traits originaux qui
relèvent, au contraire, de sa personnalité et de son origine flamande.
Dans le premier chapitre on essayera de rétablir la réputation de ce
conteur né, ami des Grands romantiques, auteur d’une œuvre immense qui lui
valut gloire et honneurs de son vivant, en reparcourant le long chemin de sa
vie, «image même de la réussite d’un grand homme de province à Paris».5
Le deuxième chapitre, après avoir rapidement esquissé les conjonctures
qui ont favorisé la riche éclosion du genre fantastique en France au XIXe
siècle soulignant le rôle capital joué par l’influence de l’initiateur allemand,
Hoffmann, et du lointain ancêtre français, Cazotte, précise les raisons et le
caractère original de la prolifique contribution de Berthoud à ce genre. On
isolera à l’intérieur de sa production deux tendances différentes: d’un côté,
l’emploi des procédés typiquement fantastiques dans le traitement des sujets
folkloriques ou légendaires, de l’autre la création de quelques contes
4
Ivi, p. 243.
5
Ivi, p. 213.
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V
fantastiques qui valent bien, par exemple, les essais d’un Balzac dans ce même
genre.
Au cours du troisième chapitre on passera à l’analyse narratologique des
nouvelles, La Noce de Cavron-saint-Martin, L’Archet du Sabbat et La Sonate
du Diable. Les deux premières, répondant parfaitement au genre mi-
fantastique mi-légendaire distingué par Max Milner dans la production de
l’Auteur, révèlent en même temps leur profond ancrage à l’univers mythique
des légendes surnaturelles de sa terre natale: la Flandre. La troisième, au
contraire, tout en présentant des éléments légendaires, voire fabuleux, dévoile,
néanmoins, un emploi plus ouvertement fantastique de la représentation
spatio-temporelle et des réactions à l’intrusion du surnaturel.
L’étude se termine par la lecture critique de deux contes fantastiques, Le
Séminariste et La Bague Antique, incontestablement éloignés de l’atmosphère
naïve et antique des textes précédents. L’actualité de leurs aventures et le lien
profond que l’Auteur y établit entre la manifestation surnaturelle et la vie
intérieure du protagoniste, invoquant cette confusion entre rêve et réalité,
contribuent sans doute à l’ambiguïté d’un fantastique typiquement ‘classique’.
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6
Samuel-Henry Berthoud
1.1 Un Petit romantique.
Il silenzio che ha avvolto il nome e l’opera di Samuel-Henry Berthoud, ha
celato, per molto tempo, alle generazioni posteriori anche l’esistenza di un
gruppo di autori romantici minori, non meno interessanti, indicati solitamente
col nome di Petits romantiques. Questa denominazione, apparve per la prima
volta come titolo di un testo di Eugène Asse, pubblicato nel 1900, nel quale
l’autore dava una definizione di ciò che intendeva con tale espressione.
Secondo lo studioso, infatti, per conoscere bene il Romanticismo, non bastava
studiare i grandi geni romantici, ma bisognava anche rivolgere la propria
attenzione a degli autori minori, «dont les noms mêmes sont aujourd’hui à peu
près oubliés, mais qui par leur défauts, par l’exagération des principes d’une école
dont ils s’étaient faits les adeptes […] n’en rendent que plus saillant le caractère. Ce
sont ceux que nous appellerons les Petits romantiques...».1 Il termine aveva per
Asse un valore negativo, giacché indicava, innanzitutto, degli autori
sconosciuti ed in secondo luogo autori che avevano esasperato quelli che
erano i principi romantici.
Quest’appellativo fu usato in un’altra accezione, intorno al 1905 da Henri
Landarchet, che nel suo Les Enfants perdus du romantisme, aveva voluto
rendere omaggio a questi autori romantici ignorati dalla critica. Anche
Landarchet, come Asse, notava l’esagerazione dei tratti romantici caratteristica
dell’opera di questi autori, ma a suo avviso questa era una delle ragioni che li
1
Asse, Eugène, Les Petits Romantiques, Henri Leclerc, 1900, p.5.
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7
rendeva interpreti del vero lirismo romantico, caratterizzato dall’esaltazione
creativa.
L’origine dell’espressione Petits romantiques può ricondursi, secondo
Landrin,2 al nome Petit Cénacle usato da Gautier per riferirsi al gruppo del
quale faceva parte: un club di giovani autori romantici non ancora celebri, che
nutrivano una grande ammirazione per i membri dell’ormai disgregato gruppo
del Grand Cénacle di Hugo. Aderivano a questo gruppo scrittori quali, Gautier
e Nerval (al genio dei quali la posterità renderà giustizia ammettendoli tra i
grandi), Petrus Borel, Philothée O’Neddy, Alphonse Brot e Joseph Bouchardy.
Samuel-Henry Berthoud non figura, tra i membri del gruppo di Gautier,
né tra i nomi degli autori solitamente indicati con quest’espressione; 3 molte
sono, però, le ragioni per considerarlo un Petit romantique. Innanzitutto,
l’Autore è sicuramente un romantico, sia per la sua particolare visione del
mondo, dove il paesaggio, il clima e l’atmosfera si accordano con i sogni degli
uomini, che per la sua passione per la storia e le tradizioni antiche.
Tipicamente romantica è, inoltre, la critica da lui condotta sulla civiltà
moderna a favore dell’autenticità degli antichi valori delle campagne.
In secondo luogo, anche se durante la sua vita godette di una certa
notorietà, a differenza di molti altri autori minori, Berthoud, è oggi considerato
un autore romantico marginale, sconosciuto proprio come questi.
Infine, nonostante la sua opera non presenti l’esasperazione dei motivi
romantici, tipica dei Petits romantiques, come tali scrittori, anche l’Autore
sentì i limiti del suo talento al confronto con il genio dei Grands romantiques,
2
Landrin, Jacques: Les «Petits Romantiques», écrivains mineurs, in « Vives Lettres » 5,
1998, pp.61-101.
3
Non lo si nomina ad esempio, nel numero speciale de « Les Cahiers du Sud » dedicato ai
«Petits romantiques français», del 1949.
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8
molti dei quali, come le notizie biografiche dell’Autore mostreranno, furono
suoi amici.
1.2 La vita e le opere
1.2.1 Le origini: la famiglia, le prime esperienze.
Il 19 gennaio 1804 nasceva a Cambrai Samuel–Henry Berthoud. La casa
in cui venne al mondo, già appartenuta ai suoi antenati, era anche sede
dell’attività principale della famiglia: l'imprimerie, che i Berthoud gestivano
da almeno tre generazioni e dove anche l’Autore, come vedremo, muoverà i
primi passi. Ecco come descrive, egli stesso, il luogo in cui trascorse i primi
anni della sua vita, in un passo del romanzo Mater Dolorosa:
[…]boutique du seul libraire qui fût alors à Cambrai.
Boutique à façade de bois bizarrement sculptée ;boutique sur
l’enseigne dorée de laquelle on lisait ces mots triomphants :
Samuel Berthoud
imprimeur du Roi et de Monseigneur l’Archevêque
Librairie-Papeterie
Hélas ! de la vieille maison de bois on a fait à présent une
élégante maison de pierre blanche. Hélas ! on ne lit plus sur
l’enseigne le nom qu’on y lisait depuis deux cents ans ! Et celui qui
trace ces lignes, celui qui vint au monde dans le pauvre logis qu’il
essaie de décrire, celui qui devait y mourir dans une douce
obscurité, celui-là, entraîné par une vocation irrésistible et pourtant
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9
menteuse peut-être, passe ses jours loin du beau pays de Flandre;
loin d’une sœur chérie, loin de sa mère.4
Il suo era dunque, un ambiente umile ma intriso di tradizioni, che non
lasciava trapelare alcun segno delle antiche origini nobiliari della famiglia. I
Berthoud di Cambrai, infatti, discendevano direttamente dai conti Berthoud
Van Mecherem di Malines, che si erano distinti nella storia medioevale dei
Paesi Bassi, e lo stesso Autore si impegnerà tenacemente a dimostrarlo,
raccogliendo tutti gli atti civili in un enorme volume conservato oggi al Musée
di Douai all’interno dei Fondi Berthoud.5 Samuel-Henry Berthoud poteva così,
con ogni diritto, dichiararsi l’ultimo discendente maschio del ramo
primogenito dei Berthoud Van Mecherem, conti di Malines.
L’Autore, in effetti, era l’unico figlio maschio di Samuel Berthoud,
tipografo nell’imprimerie di famiglia e Lydie Raparlier, figlia di un farmacista
di Cambrai. I due avevano avuto altre due figlie: Lydie, la primogenita che
trascorse tutta la sua vita a Cambrai, sposandosi e diventando Mme Renoud e
la più piccola Zénéis-Othilie-Glaphir, la quale rimase sempre molto legata al
fratello, tanto da andare a vivere con lui a Parigi alla morte della madre.
L’infanzia del nostro Autore, trascorse, quindi, serenamente all’interno di
una tradizionale famiglia flamande, profondamente legata alle leggende e alle
credenze ataviche, e accresciuta dai tanti parenti, i nomi dei quali
riaffioreranno nelle pagine dei romanzi della maturità.
Il piccolo Berthoud crebbe, naturalmente, a contatto con gli strumenti che
affollavano la tipografia del padre, ai quali anche il suo futuro come quello dei
4
Berthoud, Samuel-Henry. Mater Dolorosa, 2 vol. Félix Astoin éditeur, Eugène Renduel.
Paris 1834. t. I, p.201.
5
Cfr. Fargeaud, Madeleine, Dans le sillage des grands Romantiques : Berthoud, art. cit .
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10
propri avi sembrava essere legato. Molte furono, inoltre, le giornate trascorse
con il nonno materno che gli trasmise il suo amore per le scienze, portandolo
spesso con sé per i campi alla ricerca delle erbe più adatte per il
confezionamento dei suoi prodotti farmaceutici.
1.2.2 Adolescenza tormentata e poetica d’un romantique.
Dal 1817, Berthoud effettuò i suoi studi presso il Collège Royale di
Douai, come boursier, e sembra che sia stato, proprio durante i cinque anni lì
trascorsi, che per la prima volta, sentì la vocazione per la letteratura; i suoi
compagni, in effetti, lo avevano soprannominato Berthoud le poète.
La poesia, quindi, fu il suo primo amore letterario e, come vedremo, sarà
proprio questa a ridargli la voglia di vivere e di scrivere, in seguito ad una crisi
che sembrava allontanarlo per sempre dalla letteratura.
Al Collège, inoltre, Berthoud instaurò una profonda amicizia con Charles
Lambert, che gli resterà vicino anche dopo il 1822, anno in cui l’Autore lasciò
Douai per tornare a Cambrai.
A Lambert, infatti, sono indirizzate una serie di lettere inedite6 scritte
dall’autore allora diciottenne. Da queste lettere personali, emerge l’immagine
di un adolescente tipicamente romantico, di un âme sensibile caratterizzata da
un’eccessiva sensibilità, da una marcata tendenza all’autocommiserazione e
dalla convinzione d’essere vittima di un destino inesorabile. Molte sono,
infatti, le ricorrenze in questo carteggio d’espressioni disperate quali, «Oh!que
6
Alcune di queste lettere inedite, scritte tra il 1822 e il 1824, da cui sono tratte le successive
citazioni, si trovano alla Bibliothèque de l’Arsenal (Ms 7695). Fargeaud, Madeleine, art. cit.,
p. 216.
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11
je suis malheureux », o ancora «O mon ami! Qu’on est malheureux d’avoir reçu de
la nature une âme ardente ».
Ma, quali erano i motivi di una simile disperazione? Innanzi tutto,
Samuel-Henry si sentiva incompreso poiché la sua eccessiva sensibilità ed il
fascino che esercitavano su di lui anche le cose più semplici, erano considerate
delle follie da coloro che lo circondavano; a tutto ciò egli ovviava, però,
componendo poesie. Le cose si aggravarono, in seguito, quando anche la sua
vocazione poetica sembrò scemare, soffocata da nuove e più gravi
preoccupazioni in famiglia, in amore e perfino nell’amicizia. Come si rileva,
infatti, da alcune lettere, sembra che il padre non tenesse una condotta molto
seria in questo periodo, e che ciò influisse negativamente anche sul bilancio
familiare; inoltre, l’Autore aveva avuto delle infelici storie sentimentali e, per
di più, aveva recentemente subito un tradimento da parte di un amico. Tutto
questo, lo portava a credere fermamente non solo di essere destinato a soffrire
ma anche di avere un influsso negativo su qualsiasi cosa lo circondasse, tanto
da scrivere in un'altra lettera «Tout ce qui m’entoure, tout ce qui m’aime, il faut
qu’il soit malheureux». Il destino sembrava confermare i suoi timori, poiché di
lì a poco, fu colpito da una lunga malattia che lo sfinì togliendoli anche la
voglia di vivere; lo sentiamo, infatti, affermare in un’altra lettera «Oh! Puissé-je
bientôt voir ma vie se terminer; la mort, la mort, voilà mes vœux ». Fortunatamente
i suoi desideri non furono esauditi ed un lieto evento venne a portare una
ventata di vitalità, nell’atmosfera cupa in cui l’Autore viveva da un po’.
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12
1.2.3 Il debutto e la scalata ai giornali parigini.
Nel 1823, Le Fugitif, 7 una lunga poesia inviata da Berthoud alla Société
d’Émulation de Cambrai, che ogni due anni metteva in palio il premio poetico
La Lyre d’Argent, aveva vinto la competizione, e, cosa ancora più importante
per un principiante, condivideva la vittoria in ex-equo con un componimento
di Justin Gensoul un letterato già affermato, che a detta dell’Autore era «[…]un
vieux littérateur déjà connu depuis longtemps, par plusieurs couronnes académiques
et de nombreux succès au théâtre [...]».8
Rassicurato da questo riconoscimento ufficiale del suo talento, il giovane
Berthoud poté di nuovo guardare fiducioso al suo futuro e riprendere la
carriera letteraria, intraprendendo la pubblicazione delle sue poesie e gestendo
la tipografia di famiglia. Apparvero, dunque, i Premiers essais poétiques, 9 ben
accolti a Cambrai, e contemporaneamente Samuel-Henry prese la direzione
della tipografia dandole un nuovo slancio. Il recente prestigio raggiunto
dall’impresa di famiglia, permise a Berthoud padre di fondare nel 1828 la
«Gazette de Cambrai». Dalle pagine della «Gazette» prenderà il via la carriera
giornalistica dell’Autore il quale, redattore letterario del giornale, vi
pubblicava anche degli articoli e dei feuilletons. I suoi articoli, spesso ispirati
alle tradizioni regionali o dedicati alla riscoperta delle vecchie leggende
fiamminghe, furono accolti favorevolmente dal pubblico e gli valsero anche la
nomina, da parte della Société d’Émulation, a membro della società di poesia
che assegnava il premio la Lyre d’Argent.
Ma il talento dell’Autore non doveva restare a lungo confinato alla
province. Ben presto, infatti, molte testate parigine cominciarono a richiedere
7
Berthoud, Samuel-Henry. Le Fugitif, Cambrai, Berthoud, 1823.
8
Citato da Fargeaud, Madeleine, art. cit., p. 217.
9
Pubblicati nel 1822.
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13
la sua collaborazione soprattutto grazie alla mediazione di Émile de Girardin.
Quest’ultimo, colpito da alcuni dei feuilletons dell’Autore sulla «Gazette»,
aveva subito cercato di mettersi in contatto con lui per proporgli la
collaborazione con i suoi giornali «Le Voleur» e «La Mode». Dai primi mesi
del 1830, così, cominciarono ad apparire su «Le Voleur» alcune di queste
appendici che riportarono un gran successo presso il pubblico parigino.
Dopo i primi trionfi, l’editore offrì a Berthoud la possibilità di collaborare
con «La Mode» ed iniziò a chiedergli ripetutamente di recarsi a fargli visita a
Parigi, poiché era profondamente convinto del suo talento, come afferma in
una lettera del 3 luglio 1830 «Vous possédez un talent si remarquable qu’il ferait
certainement à Paris votre fortune et votre réputation littéraire. ».10
L’Autore, che era già stato diverse volte a Parigi, non mancò di
rispondere all’invito fattogli ed accettò, inoltre, di collaborare alla redazione
della «Mode», sulla quale apparvero, nel corso del 1830, prima la novella Le
Mendiant e poi l’excursus storico Les Damoiselles de Béthencourt.
Fu ancora Girardin a presentarlo alla redazione del giornale «La
Silhouette», sul quale saranno pubblicate altre cinque novelle raccolte più tardi
nella prima serie delle Chroniques et Légendes surnaturelles de la Flandre, 11
per la pubblicazione della quale, ancora una volta egli offrì il suo aiuto a
Berthoud intercedendo per lui presso le edizioni Mame. Tuttavia, l’opera fu in
seguito pubblicata, come vedremo, presso un altro editore.
Per tutto il 1830 Berthoud parteciperà tra l’altro alla redazione della
«Revue des deux mondes», della «Revue de Paris» e di alcune raccolte di
10
Cfr. Fargeaud, Madeleine, Dans le sillage des grands Romantiques: Berthoud , in
« L’Année balzacienne », art. cit.
11
Berthoud, S.H. Chroniques et traditions surnaturelles de la Flandre, Werdet, 1831 ; 2
vol., id., ’34 ; Garnier, ’62.