5
Le but de cet essai est de vérifier si les demandes avancées puissent être
reçues ou moins par le règlement italien, en cherchant à considérer soit quel
est le traitement réservé aux musulmans dans leur pays de provenance, soit
combien l’État italien a déjà concédé à d’autres religions.
6
1. L’ISLAM ET L’IMMIGRATION
MUSULMANE EN ITALIE
1.1 La religion islamique
1
1.1.1 Allusions historiques
La religion musulmane est une religion monothéiste ensemble avec celle
chrétienne et hébraïque. Ces trois religions ont en commun la croyance au
même Dieu, même s’il y a des différences substantielles dans la façon où ce
Dieu est entendu. Les Chrétiens estiment que Dieu s’est incarné en Jésus-
Christ, ce qui n’est pas accepté par les Musulmans, qui considèrent Jésus-
Christ comme l’un des prophètes. Les Juifs atteignent encore l’incarnation de
Dieu et, comme les Musulmans, ils considèrent aussi Jésus-Christ comme un
prophète.
L’Islam n’est pas une nouvelle religion par rapport au Christianisme ou
au Judaïsme. En effet, il est toujours la même vérité révélée par Dieu à ses
prophètes depuis la création du monde. Les Musulmans croient à un seul dieu,
aux anges qu’il a crée et aux prophètes, grâce auxquels sa parole a été révélée à
l’humanité, et ils croient au jour du jugement, mais le message final de Dieu à
l’homme fut révélé au prophète Muhammad (Mahomet) à travers l’archange
Gabriel.
Mahomet naquît dans la ville de La Mecque en 570 d.C. Il était un
homme particulièrement religieux. En effet, il entrait souvent en prière et en
1
P. BRANCA, I musulmani, Boulogne, 2000, pp. 16-26.
7
méditation ; à l’âge de quarante ans, pendant une des ses retraites spirituelles
habituelles, il commença à avoir des visions, lesquelles aboutirent à une nuit
fatidique du mois du Ramadan de 610, connue comme la “Nuit du destin”,
pendant laquelle il reçut l’annonce de sa mission prophétique et on lui confia
le message coranique d’une figure identifiée plus tard comme l’archange
Gabriel. Cette révélation est juste connue comme Coran.
Dans les premières années, la communauté des disciples de Mahomet
était très restreinte et composée d’environ une trentaine d’individus, sans
doute plus sensibles au message de justice contenu dans le Coran. Les sujets
de la première prédication de Mahomet furent essentiellement trois : justice,
eschatologie et monothéisme. À travers Son envoyé, Dieu rappela tous les
hommes à agir avec droiture, à ne pas opprimer leurs semblables (surtout les
plus faibles, dont les veuves et les orphelins) et, en particulier, à être des
commerçants honnêtes, étant donné leur activité prédominante ; tout cela se
relie à tous les sujets eschatologiques de la résurrection, du jugement et de la
récompense après la morte ; Dieu était indiqué comme le seul et unique, et
cela agitait les gardiens de La Mecque, qui fondaient plutôt leur fonction et
leur fortune juste sur la pluralité des divinités chères aux différents groupes
tribaux.
Dès qu’il commença à prêcher la vérité que Dieu lui avait révélé, il fut
persécuté par ses concitoyens ensemble avec son petit groupe de disciples, et
donc Dieu lui ordonna d’émigrer. Cet événement est l’Hijra, qui signifie
littéralement “migration” et qui indique le moment où Mahomet et tous ses
disciples laissèrent La Mecque pour se rendre dans la ville de Médine (c’est-à-
dire la “ville du Prophète”. L’hégire marque le moment de fracture avec le
passé et le début d’un nouvel ordre qui n’est plus fondé seulement sur les liens
de parenté et d’alliance, mais principalement sur le lien de foi ; et c’est juste
depuis ce moment que le calendrier musulman commence.
Après plusieurs années, le Prophète et ses disciples purent retourner à La
Mecque après une série de conflits ; Mahomet ne s’acharna pas sur ses
8
adversaires, et il posa ainsi les fondements pour une adhésion authentique de
tous ses habitants à l’Islam. En 632, pendant les rites de ce qui sera rappelé
comme le “Pèlerinage de l’adieu”, il considéra son œuvre comme achevée.
Dans la même année, il mourut sans ne laisser ni aucune disposition pour sa
succession ni d’autres testaments sauf le Coran et son exemple, sur lequel
l’Islam aurait développé le grand édifice de son credo, du culte et de la loi
religieuse dans les siècles suivants.
Avant que Mahomet mûrissait à l’âge de 63 ans, une grande partie de
l’Arabie Saoudite était musulmane et l’Islam avait eu une grande suite à un
siècle de sa mort.
1.1.2 Le Coran
Le terme “islam” signifie soumission. Dans le domaine religieux, il
consiste à se soumettre complètement à la volonté de Dieu ; les musulmans
n’adorent pas Mahomet, et il est donc erroné de les appeler “mahométans” ;
“Allah” est le nom de Dieu en langue arabe. Ce terme est utilisé soit par les
musulmans soit par les chrétiens arabes.
Le texte du message que Dieu a confié à Mahomet constitue, pour la
religion islamique, le dernier livre révélé après ceux de Moïse (la Torah) et de
Jésus (l’Évangile) et il est appelé en arabe Qur’ân, à savoir récitation, d’où le
mot Coran.
Le Coran est le témoignage des paroles révélées par Dieu à Mahomet.
Ces paroles ont été dictées par le Prophète à ses camarades. Il est composé de
114 chapitres, autrement dit les Sourates. Elles se succèdent plus ou moins en
ordre de longueur décroissante, sauf la première, en obtenant une succession
presque exactement inverse par rapport à celle chronologique : les dernières
Surates sont les plus anciennes.
Le Coran est aussi la source primaire de la foi et de la pratique religieuse
musulmane et traite tout sujet qui concerne les êtres humains comme sagesse,
9
doctrine, culte et loi, mais le thème central est le rapport entre Dieu et tous ses
créatures ; il fournit même les lignes guide pour une société juste, pour un
correct comportement des hommes et pour un système économique équitable
même si dans une forme différente de celle des traités de théologie et des
manuels de droit.
D’autres sources sacres pour les musulmans sont : la Sunna, qui désigne
dans le Coran la façon d’agir de Dieu vers les peuples auxquels il a envoyé ses
prophètes au cours des siècles. Ensuite, ce mot s’est spécialisé et par sunna on
entend principalement la coutume du Prophète et des ses premiers camarades
et, avec le temps, a assumé une valeur normative toujours majeure ; croire à la
Sunna fait partie de la loi islamique. La stimulation décisive pour le passage de
la forme orale à la forme écrite se vérifia même pour la sunna depuis la
disparition progressive de ceux qui avaient été des témoins directs. De cette
façon, il y eut la naissance des premiers recueils, suivis par d’autres de plus en
plus volumineux. Les “hadîth” étaient regroupés selon des critères très variés :
parfois il y avait la dominance du thème traité, d’autres fois il y avait celle du
transmetteur plus ancien.
1.1.3 La Shari’a
2
Contrairement aux autres immigrés qui sont venus en Italie au cours des
dernières vingt années, les musulmans sont particulièrement efficaces et précis
à indiquer leurs nécessités et à réclamer le droit au respect de leur identité
culturelle. Cela dépend du fait que le droit fait partie intégrante de la culture
islamique ; la science juridique occupe une place centrale parmi les sciences
islamiques et le musulman considère comme essentiel le respect de certaines
normes pour pouvoir vivre pleinement sa foi.
2
Par S. FERRARI, “Musulmani in Italia : la condizione giuridica delle comunità islamiche”, R.
ALUFFI BECK-PECCOZ “Islam : unità e pluralità”, Il Mulino, 2000, pp. 62-66.
10
L’Islam est une religion de loi : Dieu a révélé aux hommes la voie qui
doit être suivie, en autres termes la Shari’a : la loi sacre qui pèse et discipline
tout acte du fidèle et règle ses rapports avec Dieu et avec les autres hommes.
Shari’a est un mot arabe qui signifie littéralement “la voie droite”, mais en
Occident il est erronément entendu comme un ensemble de véritables lois,
tandis qu’elle est en réalité le recueil des indications coraniques.
La Shari’a est donc un recueil des indications et des préceptes contenus
dans le Coran, qui est l’une des ses sources comme la Sunna (recueil de faits et
de dictons du Prophète).
L’application royale de la Shari’a, c’est-à-dire le corpus législatif qui en
découle, est le Fiqh, qui met deux autres sources à côté du Coran et de la
Sunna : l’Igma, à savoir le consensus des savants et des experts de droit sur une
controverse, et le Qiyas ou Ra’y, à savoir l’analogie qui permet au juriste de
tirer une règle applicable à une nouvelle question d’un cas similaire qui s’était
précédemment vérifié, à travers un processus inductif. Jusqu’au XI
ème
siècle,
on pratiquait l’Igtihad, qui était un instrument pour maintenir le Fiqh au pas
avec l’évolution de la société, après le XI
ème
siècle, cette pratique fut tout à fait
abandonnée en laissant la place au taqlid, à savoir l’imitation presque totale et
acritique des doctrines et des écoles précédentes.
Même si les juristes islamiques concordent sur la détermination des
sources et des principes qui doivent guider l’interprétation des textes et
superviser l’extraction de la norme, ils sont souvent arrivés à des conclusions
différentes.
La science du droit islamique n’est pas monolithique, mais il y a plusieurs
traditions d’interprétation et, de ceux-ci, les soi-disantes écoles juridiques se
sont organisées.
Quatre écoles se sont développées dans le monde du VIII
ème
au IX
ème
siècle : l’hanafisme, le malékisme, le chafiisme et l’hanbalisme, considérées
tous pareillement et qui se reconnaissent l’un l’autre. Leur nom dérive du
respectif fondeur.
11
Tout juriste, à savoir faqih, appartient à une école et se pose dans le sillon
des autorités qui l’ont précédé ; on laisse une majeure liberté au croyant qui,
même en adhérant à l’une des écoles, peut décider de soumettre tout son acte
aux règles dictées par une école différente. Dans la réalité, il arrive qu’une
école juridique différente prévaut dans toute région.
Même si la pratique judiciaire n’est pas toujours documentée, elle a
développé des styles et des techniques divers selon l’école juridique dominante
et les contextes sociaux. La régularité des décisions du juge islamique ne réside
pas, en effet, sur le développement de doctrines compatibles avec les autres
éléments du corpus doctrinal, mais dans la correspondance entre la décision
judiciaire d’un côté et les concepts culturels et les rapports sociaux de l’autre.
Le souci principal du juge n’est pas la cohérence du système juridique dans
son complexe, mais l’intégration, en d’autres termes l’islamisation des règles
coutumières exprimées dans la société où il opère. La coutume, ‘urf ou ada,
n’est pas une source formelle du droit, mais les juristes renvoient à elle pour
donner une substance et un contenu plus précis à des règles énoncées en
termes généraux.
Pour que le juge islamique puisse accueillir la coutume, cette-ci ne doit
pas être contraire à la shari’a et à des normes fondées sur des bases textuelles
explicites et indiscutables. Toutefois, dans la pratique, pour beaucoup de
populations, la conversion à l’Islam n’a pas entraîné l’abandonnement total
des pratiques coutumières, même si elles étaient en contraste évident avec la
doctrine juridique ; si la shari’a n’est pas arrivée à effacer complètement le droit
coutumier, il continue à être appliqué sans une conscience de son caractère
non-islamique.
Dieu est formellement le seul législateur, et le gouvernant doit donner
une application pleine et fidèle à la shari’a ; tous les normes qu’il se trouve à
appliquer sont de rang subordonné et elles sont valides seulement si elles sont
conformes à la loi sacre.
12
À partir du dernier siècle, à travers le contact avec l’Europe, il y a eu des
changements importants dans le monde juridique des pays islamiques, mais
sans le rendre plus uniforme. La shari’a a perdu sa primauté et l’État a
commencé à exercer incontestablement son pouvoir législatif en se basant sur
la légitimation qui dérive des modernes théories sur la souveraineté populaire
et du soutien d’une science juridique de modèle occidental qui met fin au
monopôle du savoir juridique des juristes islamiques. La fidélité aux normes
de la shari’a n’a restée que dans certains secteurs et, en particulier, dans le droit
de famille et successoral. Toutefois, les législateurs sont intervenus même là en
donnant la forme d’une loi à la doctrine traditionnelle, en apportant plusieurs
réformes importantes à des normes qui sont jugées incompatibles avec les
nouvelles conditions sociales ou contraire au modèle de famille abstraitement
désirable. La variété des versions nationales du droit musulman a remplacé la
variété traditionnelle des tendances interprétatives qui étaient prédominantes.
À l’heure actuelle, la fragmentation du droit islamique suit les bornes
politiques et pas plus l’appartenance d’une école plutôt qu’à une autre, mais il
y a en tout cas une unité de fond : la règle codifiée de la shari’a n’est pas
considérée comme une norme légale nationale quelconque et est interprétée
selon les principes généraux de la loi sacre qui plus sont généraux plus sont
considérés comme communs.
La loi nationale ayant la shari’a à la base tend à être appliquée même aux
étrangers, pourvu qu’ils soient islamiques. Par contre, les États où il y a une
prédominance islamique ont une attitude prudente, voire froide, à l’égard des
nombreux documents internationaux en matière de droits de l’homme, et ils
reconnaissent leur contrariété à certains principes fondamentaux de leur
tradition juridique commune.
13
1.2 Les fondements de la religion islamique
3
La religion islamique est fondée sur cinq piliers qui sont : l’acte (ou le
témoignage) de foi, la prière, le jeûne, le pèlerinage et l’aumône. Ces pratiques
assument une signification particulière.
Le témoignage de foi est le pas volontaire à travers lequel on entre dans
la communauté. C’est la shahadah, à savoir l’attestation. C’est la reconnaissance
de la présence du Créateur qui le rend musulman et de son unicité. En outre,
on reconnait aussi que Mahomet est son envoyé.
Le premier pilier n’est pas seulement celui qui met en valeur tous les
autres, mais il est aussi celui qui rend une personne musulmane.
Le deuxième pilier est la prière. Il y a deux types de prière dans l’Islam :
celle rituelle, codifiée et une autre plus libre dans la forme qui est appelée
“invocation”.
La prière rituelle est fondée sur les cinq opérations quotidiennes et sont
appelées salat, qui scandent le rythme de la vie du croyant et qui doivent être
faites dans des moments précis. Il y a une prière le matin, une prière l’après-
midi tout de suite après que le soleil a outrepassé son zénith
4
, et on fait la
troisième prière avant le coucher du soleil, on récite la quatrième oraison avec
le début du coucher du soleil et la dernière est finalement récitée d’habitude
pendant la nuit. Tous ces prières doivent observer des limites précises, mais
dans lesquelles le sujet est libre de choisir le moment où il veut les réciter.
Le vendredi est le “jour du rassemblement”. Les musulmans sont invités
à se rendre à la mosquée pour réciter la prière du début de l’après-midi. Ils
prieront guidés par un imam qui prononce un discours, lequel ne doit pas être
nécessairement inspiré au Coran, avant de commencer l’oraison. La prière de
vendredi est considérée comme obligatoire pour la plupart des écoles de droit
islamique.
3
P. BRANCA, op. cit., pp. 52-58.
4
Le point imaginaire où la verticale qui passe pour un lieu d’observation rencontre la
sphère céleste.
14
Le troisième pilier est la zakah, laquelle a été traduite par l’expression de
“aumône légale”. Toutefois, cette traduction ne reflète pas la réalité. Dans le
mot zakah il y a l’idée de purification : elle est un impôt qui a une fonction
sociale parce qu’elle est directement destinée à la subsistance des pauvres, des
indigents et des voyageurs. Elle a même une fonction spirituelle, à savoir de
purifier les biens.
Le quatrième pilier de la religion islamique est le jeûne, à savoir le mois
de Ramadan. Ramadan est le neuvième mois lunaire du calendrier musulman ;
les mois lunaires sont caractérisés par le fait qui durent vingt-neuf ou trente
jours, tandis que les mois solaires ont trente ou trente-et-un jours. Pour cela,
le mois du Ramadan est anticipé d’environ dix ou douze jours chaque année.
Pendant ce mois, les musulmans s’abstiennent de boire, de manger et de
n’importe quel rapport sexuel depuis environ une heure et quart avant le lever
du soleil jusqu’à son coucher.
Le cinquième et dernier pilier est le pèlerinage. Le pèlerinage, à savoir le
haji, a la fonction de témoigner la foi : il est demandé aux musulmans qui ont
les moyens de se rendre à La Mecque au moins une fois dans leur vie pour
vivre cette expérience. Quand les musulmans s’y rendent, suivent un rituel fixe
qui prévoit plusieurs étapes : on leur demande, par exemple, de s’habiller de
façon à éliminer tout signe de différenciation.
En ce qui concerne la conception de la mort, les musulmans croient à la
vie après la mort, comme les chrétiens et les juifs. Il croient même au jour du
jugement, à la résurrection, au paradis et à l’enfer. Le rite funèbre prévoit que
le mort soit lavé, généralement par un familier, enveloppé par un linceul et
enterré avec une simple prière, préférablement le même jour de la mort. Pour
les musulmans, ce rite représente le dernier service à offrir à leurs chers et une
façon pour rappeler la brévité de la vie sur la Terre.
15
1.2.1 Les courants théologiques de l’Islam
L’Islam aussi connaît des différences doctrinales et les deux majeurs
courants sont représentés par les sunnites
5
et par les chiites. Au début, cette-ci
n’était pas une division de nature théologique, même si on est effectivement
arrivé à une division de cette nature après la séparation. Au début, en effet, il
s’agissa de gérer la succession du Prophète : pour quelqu’un, Alì, qui était le
beau-fils et le cousin de Mahomet, aurait dû lui succéder pour son lignage et
même pour sa valeur. Par contre, selon les sunnites, la succession devait suivre
le choix de la communauté qui aurait dû honorer la personne plus compétente
sans une référence aux liens de sang.
Donc, les chiites estiment d’être fidèles à la succession de Alì. En même
temps, l’imâm est le chef temporel et la guide spirituelle de la communauté ;
tandis que les sunnites prennent leurs distances de ce traditionalisme, et, en
effet, selon eux, la charge de imâm n’a jamais comporté des prérogatives et des
fonctions proprement religieuses et il n’y a pas un véritable clergé, comme il y
a la manque de l’idée d’une médiation entre l’homme et Dieu.
Il y a des différences ultérieures à l’intérieur des chiites : les chiites
duodécimains ou “imâmites” et les chiites septimans. Cette différence est
référée au nombre de imâm qu’ils reconnaissent dans l’histoire : selon les
chiites duodécimains, les imâms auraient été douze après Alì, dont le dernier
aurait été mystérieusement disparu en 874 et dont on attend le retour avant la
fin du monde. D’autres différences sont représentées par les schismatiques qui
regroupent à leur intérieur les druses qui croient à la transmigration des âmes,
les yezidis, très diffusés parmi les Kurdes, les kharidjites, qui sont les partisans
de règles comportementales rigides et les wahhabites qui, encore plus des autres
courants, soutiennent la nécessité de la Jihad, à savoir de la guerre sainte.
5
Les musulmans qui se maintiennent fidèles à la Sunna.
16
À l’heure actuelle, la majorité islamique plus nombreuse du monde est
représentée par les sunnites, tandis que la deuxième est représentée par les
chiites, qui sont prédominants en Iran, en Iraq et dans le Yémen.
1.2.2 La Jihad
L’Islam s’occupe même de la guerre : il est permis de combattre pour
défense personnelle, en défense de la religion ou pour tous ceux qui ont été
violemment expulsés de leurs habitations. Il y a certaines règles qui interdisent
d’armer les civils, de détruire les récoltes, les arbres ou le bétail : selon les
islamiques, l’injustice triompherait dans le monde s’il n’y avaient pas des
hommes prêts à risquer leur vie pour une juste cause. Toutefois, la guerre est
vue comme la dernière ressource et est assujettie à des conditions rigoureuses
prévues par la loi sacre. Le terme jihad signifie littéralement “lutte”, et les
musulmans croient qu’il y a deux types de jihad : l’une est la véritable guerre et
l’autre est représentée par l’effort intellectuel d’étude et d’interprétation des
sources de l’Islam.
1.2.3 La femme dans l’Islam
6
Les lois du Coran sont considérées comme des piliers fondamentaux
d’une société saine et constructive sur la nature, sur la condition et sur les
tâches assignées aux femmes. Le Coran impose des obligations et des droits à
tous les deux sexes selon la nature et le but de la création de l’humanité. En
effet, ils ont des tâches différentes et, même s’ils sont placés sur le même plan,
ils ne sont pas comparables parce qu’ils ont été crées par Dieu avec des buts
divers.
6
Par R. ALUFFI, BECK-PECCOZ “Leggi del diritto di famiglia negli stati arabi del Nord-
Africa”, Turin 1997, p. 8.