Le Royaume de la politesse: l'identité des femmes à la période des Lumières et de la culture salonnière

1 Introduction Le but de notre travail est celui de décrire le monde des salons du XVIII siècle, son organisation, ses dynamiques et le rôle que les femmes ont joué, en analysant les différentes perspectives et interprétations présentées dans les œuvres de trois auteurs, c’est-à-dire: “Le monde des salons: sociabilité et mondanité à Paris au XVIII siècle” de Antoine Lilti (2005), “The Republic of Letters: a cultural history of the French Enlightenment”de Dena Goodman (1994) et le célèbre “Essai sur le caractère, les mœurs et l’esprit des femmes dans les différents siècles” de Antoine-Léonard Thomas (1772). Nous allons étudier la spécificité des salons du XVIII siècle et tous les mécanismes qui s’enchaînaient. Il s’agit en effet d’un puissant réseau social dirigé par des femmes, les salonnières. La figure de la maîtresse de salon divise les auteurs, notamment Antoine Lilti et Dena Goodman, tandis que Thomas nous donne une description générale des femmes, en analysant leur changement dans les différents siècles et surtout leur nature qui, à son avis, les différentie des hommes. Pour commencer on analysera l’intérieur des salons parisiens grâce à l’œuvre de Lilti. Même si une définition claire et univoque de salon est difficile à donner, Lilti nous présente avec minutie ce monde dans lequel la sociabilité mondaine prenait vie. Les maîtresses organisaient plusieurs activités axées sur le divertissement et le salon nous est représenté dans sa dimension relationnelle. Le but de ces rencontres était celui d’échapper à l’ennui et tout se déroulait selon les règles de la politesse, grâce à la présence d’une femme qui assurait l’harmonie entre les membres du salon. Dans le paragraphe "Libertinage, conversation et science : trois visages du divertissement" on étudiera en détail les activités du salon, parmi lesquelles le théâtre, les jeux des cartes, la musique et l’activité la plus importante c’est-à-dire la conversation, plaisir grâce auquel les hommes de lettres mettaient en œuvre l’art de la politesse. De plus, la science était une autre source de divertissement, sous la forme de représentation spectaculaire. On termine le chapitre en étudiant la relation entre la littérature libertine et le monde